Ne plus être ordinaire, si jamais on l'a été un jour. Sentir le pouvoir couler dans ses veines. Se sentir puissant, invincible. La vie, nous amènes à nous surpasser, pour autant, aussi puissant qu'on puisse l'être, avoir des pouvoirs ne nous empêche pas de mourir. Parfois j'ai eu envie d'exorciser cette douleur, cette colère, jusqu'à me détruire. J'ai bien vite compris qu'il était inutile de luter contre sa nature.
Je possède deux natures de pouvoirs, le premier est une régénération hors norme. Cela veut dire que mon corps, malgré les blessures qu'on lui inflige à la propriété de se reconstituer à grande vitesse. Bien sûr Rome ne s'est pas faite en un jour. Mes pouvoirs gravissent les échelons, étape par étape.
Le premier niveau de mon pouvoir, se manifestait par une régénération plus rapide que la moyenne, mais pas aussi rapide que je peux me soigner aujourd'hui. Il me fallait une journée, pour réparer les blessures que j'avais. Aujourd'hui je suis désormais ce qu'on pourrait appeler une mutante de niveau gamma, mes pouvoirs ont évolué au niveau 2, je peux désormais guérir mes blessures en quelques minutes seulement. Pour les blessures les plus superficiels c'est très rapide. C'est à force d'entrainement que l'on s'améliore et je pourrais d'ici quelques temps, régénérer mes blessures en seulement quelques secondes, faire disparaître toutes cicatrices, si bien qu'on pourrait penser que je ne me suis jamais blessée.
En ce qui concerne mon second pouvoir, le découvrir a été une tâche plus ardue que pour le premier. C'est un pouvoir bien plus subtil. Je possède un toucher surdéveloppé. Lorsque mon pouvoir a commencé à naître, je n'étais capable que de sentir des vibrations dans le sol. A mesure que mon sens s'est décuplé je pouvais percevoir des vibrations de plus en plus faibles. En évoluant vers un niveau plus élevé, cette faculté m'a permis de ressentir les changements de température les plus infimes. Ce dont fait que je peux sentir toute imperfection sous mes doigts, tout comme les changements d'atmosphères. Tous ces facteurs, me permettent de rester en alerte, en cas d'attaque.
L'alliance, de ces deux dons, me permet d'être préparée pour le combat. Les chercheurs de Weapon X voulait un soldat, ils ont alliés deux pouvoirs qui me permettent d'être à la fois endurante et en alerte. Je n'ai peut-être pas des pouvoirs surpuissants, qui peuvent impressionner les enfants, mais je suis capable de me battre et c'est tout ce qui m'importe dans ce monde.

Je n'ai jamais été très loquasse, je n'ai jamais été très expansive, je n'ai jamais été très optimiste. Avec moi c'est simple, direct, efficace. Si je t'apprécie, t'en mieux! Sinon viens pas me chercher des noises ou tu risquerais de le regretter. Pour certain je suis l'archétype de la beauté glaciale et inaccessible. Pour d'autre je suis juste freaky Wilson, une fille trop fière d'elle pour daigner t'adresser la parole, trop agressive pour que tu oses l'approcher. Ils peuvent parler derrière mon dos ces gens-là. Ils ne sont rien pour moi. Mais ils ne me connaissent pas. Je ne fais pas facilement confiance. Je suis un loup sauvage, solitaire et j'ai simplement trop peur d'être trahit pour me laisser apprivoiser aussi facilement. Avec moi il faut être patient, s'accrocher et ne pas avoir peur de cette aura énigmatique que je dégage. Mais si je donne confiance à quelqu'un, ce n'est pas rien. Lorsque j'aime, je n'aime pas à moitié, je me dévoue corps et âme pour la personne que je chérie. Mais si tu me trahis, c'est sans retour possible. Si tu me trahis, c'est comme t'aventurer sur un terrain miné.
C'est ainsi qu'est ma nature, la loyauté est une vertu rare ces derniers temps, suffisamment rare pour que j'insiste sur son importance à mes yeux.
Dans ce monde où tout n'est que désolation, mon impulsivité est une qualité qui m'est cher, elle m'a bien souvent sauvée de situations inextricables. Malheureusement elle m'a aussi souvent fourrée dans ces situations. Garder la tête froide, savoir analyser la situation, ça peut aider dans ces moments-là.
Alors les gens peuvent bien parler, me casser autant qu'ils le veulent, mais je continuerai d'avancer. A chaque fois que je tombe, je me relève, plus forte, plus déterminée que jamais à mettre un pied devant l'autre. Je ne suis pas infaillible, loin de là. Mais j'ai des valeurs, une force de caractère et quelques précieuses personnes, qui me permettent d'écrire l'histoire de ma vie

Personne ne sait à quoi ressemble la mort avant d'en être la victime. Certaines personnes prétendent qu'elles ont expérimenté le passage vers l'au-delà. Elles prétendent, qu'à la suite d'un accident, d'un coma, elles ont eu l'occasion de sortir de leur corps. Je suis morte. Et je peux vous dire qu'il n'y a pas d'au-delà. Juste le vide oppressant, le noir aveuglant, une pesante solitude qui nous fait paniquer et puis plus rien. Le néant. Voilà à quoi ressemble la mort. Vous vous demandez sans doute, comment je peux vous raconter mon histoire, si je suis morte ? Moi-même je ne peux vous l'expliquer très clairement. Je sais juste qu'un jour je me suis réveillée, les poumons en feu, la gorge sèche, tel un nouveau né lors de sa première respiration.

J'ignorais où j'étais. Il y avait cette pièce, cette lumière éblouissante projeté sur mon corps. Le bip incessant des machines auxquelles j'étais reliée. Tout dans mon esprit n'était plus très clair, j'avais le souvenir de m'être endormi et puis plus rien.
Le bip des machines martelaient mon crane et, la lumière ne faisait qu'empirer la situation. Je devais sortir de cette pièce infernale, je devais trouver des réponses à mes questions. Alors que je pensais être seule, je décidai de me lever et, de sortir de ce cauchemar. Mais il y avait une vitre sans tain, on me surveillait. Enfin plus pour très longtemps, une alarme retentit. Je m'approchai de la porte et l'ouvris, regardant la scène, l'incompréhension se lisait sur mon visage. Où étais-je ? Des gardes sortaient de chaque portes, tous criaient "ils s'échappent". Mais qui s'échappait ? Etais-je dans une prison ? Inconsciente du danger présent, j'observais durant plusieurs minutes le spectacle se déroulant devant mes yeux. Il y avait tellement de monde qui dévalait ce couloir, des gardes, mais aussi des "détenus". Alors que je restais immobile, une main agrippa mon bras. Je regardai la personne, qui me tenait fermement, dans les yeux. Il n'avait pas l'air d'être de la maison. Il m'emmena dans sa course effrénée et j'eus pour seule explication un "Faut pas rester ici, c'est dangereux."

De ce moment de ma vie, je ne me souviens que de bribes. Certaines images restent floues, alors que d'autre sont d'une netteté impressionnante, comme si mon cerveau avait délibérément choisi de ne garder que certains éléments de mon histoire. De ma sortie de cette prison, je ne garde en mémoire que l'homme qui m'a sauvé la vie et, la découverte de mes pouvoirs. La plupart des autres mutants qui se trouvaient parmi-nous ce soir-là, se retrouve aujourd'hui soit en cavale, soit dans une tombe. Car c'est l'enfer dehors ! La guerre civile est dans nos rues. Je suis le fruit de cette guerre. Je me souviens, mettre fais piétiner lors d'une émeute, je me souviens de la douleur insupportable, du souffle qui ralentit peu à peu, puis du sommeil qui vous envahie. Je suis morte. Et ma mort a fait de moi une nouvelle personne. Je ne suis plus une simple humaine. Les gens qui m'ont redonnée la vie, m'ont aussi doté de super pouvoirs. Mon corps se régénère désormais avec une extrême vitesse. Si je me coupe, je ne cicatrise pas en 3 jours, mais en 3 minutes seulement. Sans compter que mes capacités physiques se sont décuplées, je suis désormais capable de sauter à des distances impressionnantes, loin des capacités d'un humain lambda.

"C'était quoi ça ?!" Je me sentais obligée de lui hurler dessus. Ça me faisait du bien. La peur, l'ignorance, j'étais désorienté et, cet homme était le seul lien avec l'extérieur que j'avais. Lui hurler dessus me libérait. "Qui êtes-vous ?! Qu'est-ce que vous me voulez ?!"
J'avais suivi cet inconnu, sans même savoir si ses intentions étaient bonnes. Il me balança des vêtements en pleine figure (comme pour me faire signe de me taire) et, se tourna pour me laisser m'habiller. C'est vrai que je ressemblais à une malade sortie d'un asile psychiatrique, avec l'accoutrement que je portais. Les vêtements qu'il m'avait donnés étaient trop grands et, je déambulais avec l'allure d'un clown. Ce qui restait tout de même plus discret que ma précédente apparence.
Une fois de plus je lui hurlai de bien vouloir me décliner son identité, ainsi qu'un tas d'autres questions qui me venaient pêle-mêle. "Je suis un résistant de cette guerre. Disons que j'aide comme je peux les innocents de cette guerre." Je ne comprenais pas un traitre mot de ce qu'il me disait. Ou plutôt, je ne voulais pas comprendre ce qui se dessinait devant mes yeux. Mais devant mon mutisme, il reprit. Ses mots me firent l'effet d'un électrochoc.
"Il y a quelques années, un projet gouvernemental du nom de Weapon X a génétiquement modifié des humains, dans l'idée d'en faire des supers soldats. Tu fais partie de ce projet. Rien de mieux que la guerre civile et ses milliers de morts pour le faire fructifier. Depuis peu ils ont eu l'aider de tester un nouveau procédé qui permet de faire revivre les morts. Ils prennent des innocents mourants, ou pire, déjà mort, les remettent sur pied, avec disons quelques légères modifications et après avoir bien pris la peine de leur laver le cerveau, s'en servent pour glorifier leur cause. Il manipule les familles des victimes pour récupérer des corps. Et ça c'est quand ils demandent la permission." Je sentis une larme chaude, rouler sur ma joue. L'homme s'excusa.

Une arme. Un monstre. Voilà ce que je suis désormais. Une enfant de la guerre, une erreur génétiquement créée. Après cette furtive rencontre, avec cet homme, j'ai appris qu'il s'appelle Vincent. Un résistant, un supporter de la cause mutante. Ils sont bien rares aujourd'hui, ces gens qui nous veulent du bien, nous anomalie de la nature, bienveillante ou malveillante. Plusieurs mois se sont écoulés avant que je ne revoie mon sauveur. Il a fini par me retrouver et, me proposer un job. Utiliser mes pouvoirs afin de servir le bien. Une noble cause à son image. J'ai doucement souri la première fois. Mais il a insisté et, j'ai fini par céder. Lui, moi et deux, trois autres personnes, aidons les innocents. Nous imposons nos voix dans cette chasse à la sorcière. Vincent m'a offert la possibilité d'être libre. Je lui suis redevable, tout comme je suis redevable à tous ces gens qui se battent pour la liberté de tous. Ils disent de nous que nous sommes des monstres, pourtant notre plus grand crime est d'être différent. Peut-on juger une communauté, sur une poignée d'irresponsable ?
Depuis ma sortie de cette prison. Depuis ma mort. Je recouvre quelques bribes de mon passé. Quelques flashes qui me permettent de comprendre d'où je viens. Grâce à ça j'avance, petit à petit. A chaque nouveau pas, je me construis un peu plus. Je finirai par accepter ce nouvel être que je suis, je finirai par être moi et, non plus une étrangère. Mais le chemin reste encore long avant l'acceptation.

Pour ceux qui se le demandent, je suis née en Angleterre. D'un père français et, d'une mère anglaise, j'ai d'abord vécu un temps en France, avec ma sœur ainée, lorsque nous étions à peine plus hautes que trois pommes. Puis nous avons déménagé aux Etats-Unis. Ma mère, journaliste, nous a toujours amené à voyager, plus ou moins.
Lorsque j'ai été âgée de onze ans, mes parents ont divorcé. J'ai d'abord vécu un temps avec ma mère, jusqu'à la dispute. Ma sœur et moi avons eu du mal à accepter les nouveaux membres de la famille. Deux sœurs jumelles, nos demi-sœurs. A cette période, nous avons été en froid avec ma mère. Mais je l'ai pardonné bien plus vite que Ginger (ma sœur), ne l'a fait.
Puis les années passent et vous évoluez, vous devenez plus mature. Les querelles d'hier, ne sont plus que de lointains souvenirs. Et un beau jour, vous vous rendez compte, que vos parents n'ont jamais cessé de s'aimer. Ma famille a toujours été difficile en amour, je sais de qui tient ma sœur si vous voulez savoir. Nos parents se sont remis ensemble, puis se sont remariés. En revanche, ils n'ont jamais réaménagé ensemble. Ça a toujours été leur problème, dès qu'ils restent trop longtemps sous le même toi, ils finissent par se bouffer le nez. Je n'ai que faire de leur mode de vie, après tout ça ne me regarde pas, j'étais devenue une adulte. Ils sont heureux et c'est tout ce qui compte pour moi.
Puis la guerre est arrivée. La période bénie s'en est allée. Du jour au lendemain vous vous retrouvez propulsé dans une autre dimension, ou les responsabilités de jeune adulte, ne sont rien en comparaison de ce qui vous attend.

Tout d'abord bonjour et, merci pour l'accueil
J'ai fini, enfin :)
J'espère que mon histoire ira, car j'ai pris quelques libertés. Si ça ne va pas je changerai.
Bonne lecture !